Recherche sur Google « contraire de geek ». Résultat 1ère ligne « pleek ». J’emprunte l’expression qui me plait bien. Et si les pleek existaient vraiment ? Là j’ai envie de vous mettre la musique d’X-Files 😉 Et si je connaissais quelques spécimens rares ? où ça ? Dans mon Entreprise Moderne Pleek. Petite visite guidée…
A quoi reconnaît-on une entreprise pleek ?
D’abord au fax : il trône sur une petite table rien que pour lui, avec plein de ramettes en dessous, à une distance égale de chaque bureau. Aucune trace de poussière, du papier dans chaque bac et surtout dans le bac réception. Ensuite au nombre de personnes agglutinées de part et d’autre du fax, les mêmes que l’on retrouve ensuite à la photocopieuse, puis à la machine à café, mais rarement derrière les écrans d’ordi.
A côté du fax, le dernier des Mohicans… Un minitel, collector, gardé par le cerbère comptable. Bichonné (le minitel pas le comptable) avec une petite housse de protection le soir et le WE (si, si !) utilisé exclusivement pour faire les transactions financières et que l’on prie ardemment de ne pas tomber en panne le jour de la paie.
Pour en terminer avec le décor, ajoutons des tonnes de papiers classés en trois catégories : archives, ramettes et brouillon. Bien heureusement, l’entreprise pleek a fait l’acquisition de quelques ordinateurs. Mais alors que fait un pleek devant un PC ?
D’abord, notons qu’il est quand même content de pouvoir lire autre chose que les petits carrés noirs et blancs du Minitel, de ne plus entendre le crissement de la connexion, et qu’il apprécie l’écran plus grand (je n’ai pas dit plus plat). Les trois utilisations basiques des PC de l’entreprise pleek sont donc :
- les plans sous PAO (je ne dis pas, non plus, qu’ils ont complètement abandonné le compas, le rapporteur et les équerres)
- la compta (mais jamais sans sa bonne machine à calculer avec ruban)
- le secrétariat (Mireille raffole des document *.dot découverts il y a 6 mois à peine)
Et puis, il y a l’ordinateur du Grand Chef Pleek. Celui où tout se passe, l’ordinateur où arrivent tous les mails avant d’être dispatcher imprimer et distribuer sur chaque bureau (si, si !). La seule et unique porte des étoiles dont l’accès est protégé par un Goa’uld login (un quoi ? tu peux pas dire mot de passe comme tout le monde ?). Mais pas de grosse surprise quand le bureau s’affiche : des icônes en vrac sur un thème Windows par défaut (c’est sympa la vue sur Marseille que vous avez en fond d’écran, vous avez fait comment ??). A côté de l’ordinateur, la notice, toute cornée et défraîchie et quelques petits post’it avec des macros, des logins (rhooo !) et la procédure à suivre pour envoyer un dossier par MailBigFile (whoua !).
Comment travaille un pleek ?
Le matin, il allume… la machine à café. Ensuite il consulte… le planning. Puis il allume son ordi (temps d’attente 3 minutes, pas d’encombrement avec les p’tits programmes inutiles de geek) et il se met immédiatement au boulot. Pas de mails à trier, pas de réponses à rédiger donc, pas de clic droit pour afficher les photos, pas de pub à éplucher, pas de pps à visionner, pas de consultation de compte bancaire, des dernières news, de la messagerie perso… Au boulot ! Immédiatement ! Et la tête dans le guidon !
Certes, le travailleur de l’entreprise pleek est plus disponible pour son travail, pas de distraction, pas de tentation, le total contrôle… Quoique…
Le travailleur de l’entreprise pleek (dont certains sont geek précisons-le !) est blasé par ses tâches monotones sans autres distractions que la machine à café, révolté qu’on ne lui fasse pas plus confiance que cela, fatigué de devoir dépendre d’un Grand Chef Pleek pour prendre connaissance des dossiers envoyés par mail, sans pouvoir les renvoyer par le même moyen…
Pas toujours facile de travailler de façon optimale : beaucoup de temps passé à la photocopieuse tandis le geek répond à tous en un clic. Beaucoup de papier, mauvais pour le développement durable, tandis que le geek lis en bas de chaque mail un petit avertissement lui demandant de ne pas imprimer ce message sauf si vraiment nécessaire. Énormément de temps passé devant le fax à (re) composer les numéros, à s’assurer que le document est bien passé, tandis que le geek click sur « envoyer/recevoir » et passe à autre chose. Quelques crises de nerfs à essayer de résoudre le bourrage de papier (bon là d’accord, le geek se bât aussi parfois avec son ordi), des heures passées à feuilleter les pages jaunes (les vraies, celles qui laissent le bout des doigts noirs)…
Et puis que vaut-il mieux, 10 minutes sur le site du Crédit Lyonnais pour effectuer un virement ou 1h prise pour rendre visite à son banquier qui travaille comme par hasard aux mêmes heures que vous ?
Et les Shadock pompaient pompaient…
La prochaine fois, je vous raconterai la communication entre l’entreprise pleek et sa succursale geek.