Non, je ne vais pas vous parler de ma déclaration d’impôt qui ne devrait d’ailleurs pas tarder à sonner à la porte… Mais en attendant ce doux moment, j’ai envie de vous parler de mes vacances au Club Med Trésor Public et de leur communication… à la Papa Schultz.

Là, je sais ce que vous pensez : la pôôôvre, elle se bât avec contre l’administration et passe ses journées de vacances à la Trésorerie Principale à remplir des formulaires, à justifier de ses revenus! Que nenni ! Je passe bien mes vacances au Trésor Public, tout comme vous au Club Med, pour le plaisir de ma Graine d’ADN et le mien… enfin… jusqu’à ce qu’ils décident de communiquer…

Commençons d’abord par planter le décor

Ici, dans le midi, c’est tempête de ciel bleu tous les jours. L’ombre est à 35°. L’eau, elle, avoisine les 22 voire 25°. Les cigales chantent en se moquant des fourmis (pas pour longtemps). Les terrasses des cafés sentent bon le Pastis, le Ricard le Pastis le p’tit jaune et les bouches des enfants (et des grands) sont délicieusement ourlées des restes de glaces italiennes dégoulinantes et tellement bonnes…

Côté plage, c’est l’affluence : les fameux touristes dont j’étais il y a 15 ans. Tiens ! les parking ont augmenté pour l’occasion, le péage aussi d’ailleurs. Arrivés sur notre plage préférée, c’est bataille rangée : «attention chéri, ne marche pas sur la serviet… trop tard… pardon Madame » « là ! maman ! viens vite j’ai une place »… trop tard… adversaire en place avant nous. Les serviettes chevauchent les paillasses, les sacs de plage s’entassent les uns sur les autres et même pas grave si c’est sur un sac inconnu, le principal étant de gagner de la place. Pas de vent… pas de méduses… après midi idéa… « hey ! t’es pas obligé de passer par dessus moi !! » « pardon M’dame !! » « Euh… si ça ne vous dérange pas, j’aimerais bien récupérer ma serviette… si si… c’est MA serviette… de rien, de rien » « mamaaaan ! j’ai fait tomber mon goûter dans le sable ! »

A ce régime, on tient… deux jours ! No more !! Alors, on se rancarde à droite à gauche pour dénicher des bons plans, parce qu’il faut bien l’occuper, la Graine d’ADN… Et c’est là que je déniche un petit coin de paradis.

Bienvenue au Trésor Public !

Un complexe sportif, tout neuf, super moderne, dans une commune de l’agglomération marseillaise. Parking gratuit. En haut, des salles de fitness, avec des cardio machins, des vélos trucs (pas mon endroit de prédilection). En bas, un concentré de bleu, du carrelage à l’eau : deux bassins intérieurs, un pour les nageurs « olympiques » et un pour les minots. Et si l’on suit cette rivière, on arrive dehors dans un immense bassin, en forme de haricot, toujours pour les minots, avec des jacuzzis (occupés par les grands), une cascade, des jets… Plus loin, des toboggans, des pataugeoires, plein de pataugeoires… Un paradis (surveillé) pour les graines de poissons ! Où poser sa serviette ? Pas de problème, louer un transat (confortable) pour vous toute seule, sans sable, sans être obligée de jouer des coudes.

Oui, mais voilà…

Au milieu de tout ce bleu, quelques spots rouges. Vous savez, ce rouge symbolique de l’interdiction ou de la mise en garde : toute sortie est définitive, interdiction de courir, interdiction de fumer, shorts et bermudas interdits, ne pas marcher en chaussures, ne pas manger autour des bassins, transats réservés à la location, tubas et palmes interdits, pas d’enfants sans surveillance, non responsable contre le vol… et patati et patata.

En fait toutes ces consignes sont tout à fait normales, pour le bien de tous, respectons quelques règles. Mais il y a l’art et la manière… Vous n’avez pas encore franchi la porte d’entrée que vous êtes agressés par ces placards rudimentaires et agressifs collés sur la vitre d’entrée, puis dans les vestiaires, sur chaque mur, et puis sur chaque surface lisse… Et ce n’est rien comparé à l’accueil. Je ne parle pas des caissières qui sont souriantes, dynamiques et prêtes à vous expliquer le fonctionnement de la carte famille nombreuse ou celle de fidélité. Non, je vous parle de Papa Schultz !

Quand on arrive au Stalag 13 aux abords de la piscine, un surveillant vous approche gentiment d’abord, jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche : «bonjour ! vous connaissez ici ? vous êtes déjà venus ? » la première fois forcément vous répondez « non » et après cette première fois, je vous assure que vous répondez « oui » avant même que Papa Schultz vous regarde !

(à lire sans reprendre votre respiration)

« bon alors, soyons clairs ! si vous sortez du complexe c’est définitif, peu importe le motif, peu importe le temps que vous serez resté. Alors vérifiez bien que vous n’avez rien oublié ! Compris ? [Vous comprenez maintenant l’allusion à Stalag 13 ?] Les chaussures sont interdites, même pas de tongs, compris ? Vous devez les enlever dès que vous passez la barrière. Interdiction aussi de garder vos habits à l’intérieur, un paréo à la rigueur mais c’est tout ! [Euh, il faut aussi qu’on se déshabille juste derrière la barrière ?] Vos maillots de bain doivent être décents, pas de string hein Mesdames, pas de monokini, pas de bermuda, pas de short pour vous Messieurs. Surveillez bien vos gamins, même si les bassins sont surveillés, vous êtes seuls responsables de vos enfants, c’est comme les affaires dans vos casiers. Ils ne doivent pas courir [les affaires ou les casiers ?], pas manger non plus, il y a des endroits prévus pour ça, les salles de repos et la pelouse . Les bouées trop envahissantes sont interdites, pas de tubas, pas de palmes. On ne fume pas non plus ! ni dedans, ni dehors, cigarette interdite dans TOUT le complexe ! Compris ?‘ [Mais où est la résistance ??] ah j’oubliais ! dans les salles de repos, il y a des machines qui distribuent des sandwichs, glaces, boissons… Elles ne rendent pas la monnaie ! Alors pensez à faire de la monnaie avant de rentrer parce que nous, on en donne pas ! Vous comprenez on est une piscine pas une banque ! et si la machine ne marche pas, si elle vous a avalé vos pièces sans vous donner votre marchandise, i-nu-ti-le de venir nous faire une réclamation ! cela ne nous regarde pas, ce sont des machines privées, appelez le numéros de tel qui est dessus ! Nous ici c’est le Trésor Public !»

Ah ben voilà ! fallait le dire tout de suite !!!